Transatlantique

Trente jours en mer pour observer les flots atlantiques, leur densité changeante et leur déploiement infini. Trente jours pour partager le quotidien de l’équipage d’un cargo et tâcher de capter un peu de la substance de ce réel maritime capricieux. Transatlantique est un essai documentaire qui s’offre comme une prière, avec ce que cela suppose de langueur et de mystère. Un film comme un espoir étrange et secret, suivant le regard des marins et essayant de deviner quels désirs et quelles puissances s’y épuisent. Le rituel des jours et des nuits, des travaux et repas, y trace, plutôt qu’une chronique industrielle, le périple intime, subjectif et souvent silencieux des hommes à bord, personnages en huis clos au milieu de l’infini. La machinerie gronde, les vagues battent la proue, la coque craque et grince sous la tempête. L’immensité s’ouvre et s’agite entre les deux rives de l’océan. Officiers et matelots s’affairent, s’amusent, s’inquiètent. Rêvent aussi. Le navire se révèle alors comme métaphore et microcosme : une île humaine au coeur d’un grand ailleurs.